“Vous imaginez qu'à 13 ans le gynéco m'avait dit que je n'aurais jamais d'enfant ?

Et bien, mon troisième est en route !”

Dès mes premières règles je n'ai jamais été régulière. A l'âge de 13 ans ma mère m'a emmené chez son gynécologue pour en savoir plus. 

Qu'est-ce qui causait cela? 

Le grand discours de tous les médecins: il faut maigrir ou c'est peut-être un manque d'exercices physique!

Et la cerise sur le gâteau, le gynéco m'a dit: “préparez-vous, il y a une forte possibilité que vous ne tombiez jamais enceinte.”

A 13 ans, apprendre cela, j’en suis tombé des nues. Ce fut le choc! Je suis sortie de son cabinet en larmes!

Toute mon adolescence a été marquée par cette phrase. 

C'est vrai, j'ai appris à vivre avec. Toujours pas réglée ! 

Je faisais des régimes, j'ai essayé de perdre du poids. 

Tout ça ne marchait pas!

Les règles ne revenaient toujours pas.

Puis, je me suis mis avec mon copain et je lui ai fait part de la possibilité de ne pas pouvoir enfanter. Nous étions encore jeunes et il m'a dit: “on verra en temps et lieux.”

Notre relation devenait de plus en plus sérieuse et on s’est marié.

Tout se passait bien mais j’avais mes règles toujours 1 fois tous les 3 ou 6 mois.

C'était difficile de calculer mon ovulation. La première année de mariage, nous n’avions toujours pas de bébé. Sur la 2e année on s’est dit qu’il était temps de voir car le désir d’enfant était toujours présent et de plus en plus fort même si au fond je n’étais pas convaincu de la possibilité d’enfanter. 

“Mon mari adore les enfants et ce n'était pas envisageable! On allait tout essayé”

On a vu un premier gynécologue qui m’a dit la même chose: “ Il faut perdre du poids, il faut faire des exercices, j’ai essayé tous les régimes possibles, j’ai même fait de la marche. Je n’arrivais pas à descendre sous la barre des 80 kilos. 

On a changé de gynéco! Nous en étions à notre 2e essai, puis un 3e.

Le 3e m’a expliqué qu’il allait faire une stimulation des ovaires pour provoquer l’ovulation. C’est ce qu’on a fait, il m’a donné un médicament à prendre, nous avons essayé et je ne vous cache pas ma déception, tous les mois, lorsque j’avais mes règles. Toujours pas de grossesse, pas de bébé! 

“Celles qui essaient d’avoir un bébé comprendront mieux mon ressenti.”

Tous les mois c’était la déception de plus, un échec personnel, de devoir dire a mon époux que ca n’avait pas encore marché. Je me sentais inutile. Lors de notre 2eme année de mariage, ma nièce est tombée gravement malade et a dû se rendre à l'île de la Reunion pour se faire soigner. Je m’y suis rendu aussi. Avant de se faire, j’avais pris rendez-vous avec un médecin généraliste pour certifier que j’étais en bonne santé et qu’il n’y avait aucune restriction à ce que je fasse le voyage.

Le médecin m’a ausculté et m'a dit comme tous les autres, que je devais perdre du poids ce qui favoriserait une grossesse. Je lui ai expliqué que j’ai tout essayé, tous les régimes et rien ne marchait. Je n’arrivais pas à perdre du poids. Sa réponse m’a laissé sans voix 

“Vous souffrez peut-être du Syndrome des ovaires polykystiques!”

Ovaires quoi??? 

Je ne connaissais pas, j’en ai jamais entendu parler. Était-ce une maladie? C’est grave?

Je n’en avais aucune idée!

Après cet épisode, j’entame mon voyage comme prévu. Nous étions concentrés sur la maladie de ma nièce, j’ai laissé mon mari pendant un mois pour me rendre à l'île de la Réunion et nous gardions contact par téléphone et c'était évident qu’il fallait que je vois un gynécologue sur place pour avoir un diagnostique. La fille qui m'hébergeait était vraiment superbe et avait pris un rendez-vous pour m’emmener voir sa gynécologue. En arrivant sur place, la doctoresse m’a fait une échographie et a commencé à m'expliquer. Entre-temps, il y a avait un rapport qui sortait.

“C’est confirmé! Vous souffrez du syndrome des ovaires polykystiques!”

Encore! Mais c’est quoi!?

Elle s’est assise près d’une demie heure pour m’expliquer ce que j’avais et quelles étaient les options dont je disposais… Quoi manger, quel traitement, quelles vitamines!

“C’était fantastique… J’avais enfin une réponse concise.”

Elle m’a mis sous un traitement de 6 mois sous clomifène et m’a encouragé de rentrer à l'île Maurice pour concevoir le bébé. Nous étions en contact régulier par courriel et par téléphone. 

Je ne pouvais m'empêcher de lui poser la grande question qui me trottait dans la tête.

“ Est-ce que je peux tomber enceinte même si je souffre de SOPK ?

Elle m’a répondu: "OUI! C'était tout à fait possible!"

Elle m’a vraiment redonné du courage et je suis sortie de son cabinet plein d’espoir. C’était pour moi une quête impossible et voilà qu'aujourd'hui, après toutes ces années dans le doute, une possibilité s’ouvrait à moi.