Je suis un papa impliqué et j’aimerais être vu, reconnu et supporté


Je suis papa et je crois que les femmes n’ont, dans bien des cas, pas autant d’aide qu’elles en auraient besoin avec les enfants;


Je suis papa et je crois que la société « normalise » l’image de la super woman qui travaille, s’occupe de la maison et des enfants;


Je suis papa et je crois que la société juge banal le fait que de nombreux pères soient semi-absents et s’impliquent peu;


Cependant, pour les pères comme moi qui travaillent très fort à équilibrer la charge ménagère et parentale, ce n’est pas facile non plus.


Quand ma conjointe, pour le temps d’une soirée, peut penser à elle sans responsabilités parentales, les gens autour disent que je garde alors que je ne garde pas mes enfants; je m’en occupe, j’en prends soin parce que c’est mon rôle.


Quand je vais au magasin et que je dois changer une couche, dans bien des endroits, il n’y a toujours pas de table à langer dans la salle de bain des hommes et souvent, je ne peux pas non plus aller dans les salons familiaux anciennement appelés salles d’allaitement. Je vais donc chez les femmes car j’ai à prendre soin d’un enfant, alors j’en prends soin et ça s’arrête là.


Quand je vais sur les réseaux sociaux, dans les groupes de parents, souvent, les messages commencent par « salut les mamans »; même dans le monde virtuel, nous sommes peu/pas considérés.


Quand je vais à la bibliothèque ou à la librairie, je trouve une multitude de livres destinés aux mamans, mais très peu aux papas et pas encore assez aux parents.


Quand je cherche des organismes pour m’aider et me soutenir dans mon rôle de père, j’en trouve des dizaines dont le but est de soutenir les mères, mais il n’en existe pratiquement aucun dédié aux papas alors que les défis auxquels nous faisons face sont souvent bien différents de ceux des mamans.


Quand je veux consulter un spécialiste qui pourra me soutenir dans les difficultés que je rencontre comme papa, je dois, la plupart du temps, me retourner vers des femmes puisque ce sont majoritairement elles qui occupent les postes de psychologues et travailleuses sociales. Très loin de moi l’idée de vouloir remettre leurs compétences en question, mais elles en connaissent forcément moins sur les défis de la paternité.


Quand j’écoute des films et des téléséries, que je lis des publications sur les réseaux sociaux ou que jette un oeil à la vie des personnalités publiques et ce qu’on en dit, je n’y trouve pratiquement aucun modèle masculin pour m’aiguiller, me guider ou m’inspirer.


Que personne ne se méprenne, je veux délester, supporter et épauler la mère de mes enfants. Mais la société dans laquelle nous vivons en ce moment ne me voit pas et manque de ressources matérielles et humaines pour m’aider à devenir le père que je veux être pour ma partenaire et mes enfants.


Il n’y a pas de solution miracle, mais je crois que les mères comme les pères gagneraient à unir leurs efforts pour que la « normalité » change. Je pense qu’il est grand temps que nous fassions front commun pour faire valoir que les femmes n’ont pas à tout faire et en parallèle, que les papas impliqués existent bel et bien et qu’eux aussi ont besoin d’être vus, reconnus et supportés.


Avec beaucoup beaucoup d’affection pour toutes les mamans (et tous les papas) qui liront ce texte.


Un papa impliqué


Publié par

Le collaborateur Spontané.


 Josh Willink